Pourquoi donc votre diététicienne s’intéresse-t-elle à votre niveau de stress ?

Tout d’abord, rappelons un élément important : notre organisme est bien « fait » ! Depuis toujours, le stress est un phénomène que notre organisme met en place pour nous protéger (par exemple si nous nous faisons attaquer par un lion, et bien, grâce au stress, on va réagir et avec un peu de chance, avoir la vie sauve !). Heureusement les attaques des lions ne sont pas quotidiennes, mais malheureusement nos modes de vie actuels parfois entrainent des niveaux de stress qui peuvent être réguliers et récurrents. Ces situations de stress peuvent avoir à la longue des effets regrettables sur notre santé. Et notre alimentation, entre autre, peut nous aider à corriger certains de ces effets.

Physiologiquement, que se passe-t-il quand on est stressé ?

Face au stress, le corps se sent « agressé » et met en place un mécanisme de défense se traduisant par des réactions chimiques. Et là encore, interviennent des hormones, ces fameux messagers sanguins dont on parle beaucoup en consultation. Dans le cas du stress, il s’agit d’hormones corticostéroïdes (corticoïdes naturels) secrétées pour apaiser l’organisme. Ces hormones sont sécrétées par nos glandes surrénales, qui, comme leur nom l’indique, sont synthétisées par ces petites glandes situées juste au-dessus de nos reins.

Deux hormones sont secrétées pour répondre au stress :

L’adrénaline est secrétée immédiatement et agit sur l’organisme comme un « coupe-faim ». Cela explique pourquoi certaines personnes perdent du poids quand elles sont stressées ! Elles secrètent beaucoup d’adrénaline, et n’ont donc plus faim… On parle alors de profil adrénergique.

Le cortisol intervient dans un second temps quand le stress perdure et s’installe. Cette hormone va jouer un rôle dans la presque totalité des systèmes physiologiques comme la régulation de la tension artérielle, la fonction cardiovasculaire, le métabolisme des glucides (on en parle à chaque fois décidément de ce métabolisme glucidique !) et de la fonction immunitaire. Les personnes stressées qui secrètent beaucoup de cortisol (on parle de profil cortisolique) sont celles qui vont être sujettes à l’embonpoint abdominal.

Il n’est pas rare de constater à force de stress, des déficits en hormones surrénaliennes. Certains « burn-out » d’ailleurs surviennent parfois en cas « d’épuisement surrénalien » suite à un stress chronique : la surutilisation du cortisol face au surmenage laisse la place ensuite à un défaut de production.

Pourquoi ce cortisol peut à la longue nous désservir ?

Le cortisol possède une action hyperglycémiante. Cela veut dire qu’il a pour effet d’élever la glycémie, le taux de sucre dans votre sang en favorisant la synthèse de glucose dans votre foie. Or, qui dit sucre dans le sang, dit aussi libération d’insuline (si vous souhaitez en savoir plus sur l’insuline, je vous invite à lire les 2 articles suivants : le prédiabète: parlons-en!, et Pourquoi est-il important de comprendre la notion d’indice glycémique?). Or, souvenez-vous, l’insuline est certes une hormone hypoglycémiante (qui va donc réduire le taux de sucre dans notre sang), mais c’est aussi une hormone de stockage…

Une exposition régulière au cortisol favorise par conséquent cette situation de stockage métabolique qui se fait généralement au niveau abdominal.

Bon alors, qu’est-ce qu’on fait alors pour réguler son cortisol ?

Bien sûr, et c’est facile à dire j’en conviens, mais je ne peux pas ne pas le dire : la première chose à faire, si cela est possible, est de réduire ses sources de stress ou améliorer sa propre façon de faire face au stress. Je pense bien entendu à la pratique régulière d’une activité physique, à la relaxation, la méditation pour ceux qui sont adeptes…

En terme d’alimentation, le magnésium est l’antistress numéro 1. En effet, le stress est l’une des conséquences du déficit en magnésium, car il en surconsomme. En effet, l’adrénaline a comme effet de favoriser l’élimination du magnésium. Un apport suffisant en magnésium permet de mieux gérer le stress. Et on trouve du magnésium dans une grande variété d’aliments, pas uniquement dans le chocolat ! Même si je n’ai rien contre le chocolat, mais en quantité raisonnable bien entendu…

Les vitamines C et B5 sont aussi indispensables. La vitamine C a la capacité de réduire la production de cortisol en cas de stress chronique. N’oublions pas non plus le zinc qui permet aussi de diminuer la réponse au stress.

Les plantes capables de réguler le cortisol sont nombreuses (on les appelles les plante adaptogènes), il est possible d’évoquer en consultation quelles plantes seraient les plus adaptées en fonction de la situation et des difficultés rencontrées par chaque patient.

Enfin, une alimentation variée, équilibrée et anti-inflammatoire, riche en végétaux, suffisamment riche en protéines et en acides gras poly-insaturés, et la plus « cuisinée maison » possible (comprenez : peu de produits ultra transformés) vous donnera aussi une bonne base métabolique pour « encaisser » physiologiquement les « coups de stress » que nous vivons tous.

En fonction de votre bilan hormonal, il peut être très utile de prendre le temps par la suite de faire avec un professionnel de santé un bilan nutritionnel plus approfondi. On appelle cela l’hormono-nutrition.

Vous souhaitez prendre soin de vous au travers de votre alimentation, comprendre certaines clefs de votre physiologie pour mieux comprendre l’intérêt d’une assiette équilibrée et anti-inflammatoire ? Prenez rendez-vous avec une professionnelle de santé passionnée, bienveillante et pleine de conseils à partager.