Eclairage sur le programme alimentaire de santé publique en France (PNNS), mais aussi ailleurs dans le monde, notamment au Brésil !

En tant que diététicien, et donc professionnel de santé reconnu par l’ARS (Agence Régionale de Santé), on se doit, en consultation, et quand cela s’avère utile pour le patient, de faire référence au programme national de prévention de santé publique en lien avec l’alimentation. En France, ce programme s’appelle le PNNS : Programme National Nutrition Santé.

Depuis le début des années 2000, le ministère de la Santé en est à sa 4ème version

Ce n’est en effet pas un exercice facile de promouvoir, au travers de supports synthétiques, d’une page ou deux, de façon plus ou moins visuelle, les recommandations alimentaires pour la population générale, ce qu’on appelle dans notre jargon les « bien portants ».

Ces différentes versions ont aussi été remises à jour au fil des ans en fonction notamment :

  • Des tendances de consommation constatées dans la population générale, et donc des aspects à corriger en priorité.
  • De la croissance de certaines pathologies comme le diabète type 2, l’obésité ou certaines maladies du foie…

La dernière version du PNNS est la suivante, vous la trouverez plus en détail sur le site mangerbouger.fr :

Mais il est intéressant aussi de voir comment d’autres nations communiquent, notamment au Brésil

Il m’a semblé intéressant de vous présenter la façon dont le Brésil communique en terme de prévention alimentaire et santé publique, depuis 2014. En effet, en 2013, la présidente du Brésil de l’époque, Dilma Rousseff, a confié au Professeur Monteiro la rédaction du Guide Alimentaire Brésilien. Carlos Monteiro est professeur de nutrition et de santé publique à l’Université de São Paulo et dirige le centre d’études épidémiologiques sur la santé et la nutrition de cette université. Il a lancé en 2009 la fameuse classification NOVA (1 – aliments bruts ou peu transformés, 2 – ingrédients culinaires : le sucre, le sel, les huiles, le beurre… 3 – aliments transformés : le pain du boulanger, les fromages, la charcuterie… 4 – Aliments ultra transformés : biscuits, sodas, pain industriel…). Cette classification pleine de bon sens, a d’ailleurs inspiré d’autres classifications, comme ce que propose SIGA aujourd’hui.

Voici ce qui est proposé à la population brésilienne :

Je vous propose une rapide traduction :

LES 10 REGLES D’OR POUR UNE ALIMENTATION SAINE ET APPROPRIEE

1 –> Préparez vos repas à partir d’ingrédients « bruts » ou très peu transformés.

2 –> Utilisez les huiles, les matières grasses et le sucre en petites quantités.

3 –> Limitez votre consommation d’aliments transformés comme les pains industriels, fromages industriels…

4 –> Evitez les aliments ultra transformés comme les biscuits fourrés, les boissons gazeuses, les pâtes instantanées. Ils représentent de trop grandes sources de sel, sucre et matières grasses.

5 –> Consommez vos repas à horaires réguliers, évitez de grignoter, mangez calmement, et le plus souvent possible, avec quelqu’un (pas seul).

6 –> Faites vos courses dans des commerces qui offrent des produits frais variés et peu transformés : marchés en plein air, marchés des producteurs.

7 –> Apprenez à cuisiner, et faites cela en famille, ou entre amis.

8 –> Organisez votre temps afin de donner à votre alimentation la place qu’elle mérite.

9 –> Lorsque que vous prenez des repas à l’extérieur de chez vous, préférez les restaurants qui préparent leurs mets le jour même, de façon fraiche.

10 –> Lisez bien les étiquettes des emballages.

On constate de prime abord la grande différence avec le PNNS 4 : pas d’image ! Et une multitude de conseils « mode de vie », plutôt que des conseils précis sur les catégories d’aliments à privilégier ou à limiter.

En effet, dans un pays où les rayons des superettes, supermarchés et hypers sont envahis de produits ultra transformés souvent très bas de gamme, sans réelle matrice alimentaire et hyper sucrés, Carlos Monteiro et son équipe ont voulu redonner ses lettres de noblesse à ce qu’ils appellent la « comida de verdade » : la vraie nourriture, celle faite avec de vrais ingrédients bruts, dans nos cuisines, avec un peu d’huile de coude !

Cuisiner soi-même et en effet très souvent synonyme d’une assiette de meilleure qualité nutritionnelle

C’est un sujet que nous abordons très très souvent en consultation. Le diététicien est là aussi pour aider le patient à trouver des astuces culinaires qui lui sont adaptées. Il arrive qu’une consultation soit essentiellement dédiée à des explications sur les différents modes de cuisson, l’intérêt nutritionnel de chacun, le partage de techniques rapides et simples pour constituer une assiette équilibrée sans pour autant avoir besoin de passer une CAP de cuisinier.

C’est aussi pourquoi je rajoute régulièrement des recettes dans l’onglet « Recettes » du site.

D’ailleurs, l’immense majorité des diététiciens sont des gens gourmands, et qui aiment cuisiner ! Je ne fais pas exception !

Cela vous donne envie de franchir le pas ? Prendre soin de votre alimentation c’est en premier lieu prendre soin de votre santé. Ça vaut le coup, non ?

Vous souhaitez faire le point sur votre alimentation, bénéficier de conseils nutritionnels et réfléchir avec un professionnel de santé sur d’autres moyens préventifs pour faire de votre mode de vie un atout pour votre santé ? Prenez rdv ci-dessous :